Je travaille en tant que commissaire sur un projet d’œuvre d’art publique à Paris en hommage à Shafic Abboud. Je propose à l’artiste Emmanuel Saulnier de créer la pièce. Il s’inspire d’un oiseau en bronze que Shafic avait sculpté, un oiseau qui le représentait. Emmanuel me demande d’écrire un court poème pour l’intégrer à son dispositif sculptural. Me revient cette phrase de Shafic : « Je ne suis plus libanais, je n’arrive pas à être français. Nationalité : étranger, et en général je m’en porte très bien », et j’écris, sous le regard d’Alma, ce poème :
L’homme-oiseau
Ici, tu te poses
Là-bas, tu te reposes
Tu dis : « Je suis chez moi »
Seulement lors du voyage
Tu es celui qui va.